Made in Nantes ! L'araignée s'exporte à Liverpool

Publié le par korrigans naonedis

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Du 3 au 6 septembre, la capitale européenne de la culture sera envahie par cette mécanique savante née à Nantes.


Créateur du Grand Éléphant, de la Petite Géante ou du Crabe Royal, François Delarozière a imaginé une nouvelle espèce dans son bestiaire du merveilleux. Une araignée. Sa naissance a eu lieu au début de l'été à Nantes. Elle débarque aujourd'hui à Liverpool, sous le titre de «
 Mécanique Savante ». Entretien avec son papa, François Delarozière.

 


C'est la petite dernière, elle est méchante ?


Non, pas du tout, elle est gentille et très douce. C'est une mécanique savante, on ne sait pas d'où elle vient ni ce qu'elle va faire.


Elle crache, bave et bien sûr respire.


Elle peut aussi toucher et palper les objets, les murs et les gens, petits ou grands avec ses deux pédipalpes. Elle pèse douze tonnes et possède huit pattes comme toutes les araignées. Je pense que l'on peut vite s'y attacher mais il faut quand même faire attention, une machine à effets la contrôle car elle travaille au service des chercheurs. Elle peut partir...


Les répétitions à Nantes sont un vrai spectacle...


Les répétitions sont publiques, cela n'enlève rien à l'émotion. Pour nous, c'est un spectacle quotidien.


A Nantes, pendant plusieurs jours, on a étudié les centres de gravité de l'araignée pour voir son comportement. On a, par exemple, cherché à contrôler son inclinaison, quand elle montera sur un immeuble.


Elle est aussi grande que l'Éléphant ?


Un peu plus haute. Le Grand Éléphant mesurait 11 mètres de hauteur et l'araignée, quand elle se met en position de danse, atteint les 14 mètres.


L'araignée est donc une danseuse ?


On l'oriente autour de la danse mécanique. Il y aura une machine à effets avec elle qui produira du son, ce sera très rythmique, cela lui donnera envie de danser.


La question du mouvement est notre principale préoccupation. Il y a un manipulateur pour son corps, un pour les yeux et un pour chaque patte.


On apprend en l'observant, à trouver des mouvements, des expressions. Le fait qu'une araignée ait huit pattes nous offre un champ de mouvements extraordinaires.


C'est aussi en voyant les choses posées sur l'araignée, telle que la coque en bois, que l'on voit chaque détail.


Elle possède un châssis à l'image de l'Éléphant


Oui. On est toujours relié à un châssis avec un pilote mais cette fois avec une rallonge de cinquante mètres.


Qu'est-ce qu'elle va faire à Liverpool ?


Personne n'est au courant de son arrivée. Les médias anglais et français ont joué le jeu pour réserver la surprise jusqu'au bout. Elle arrive un beau matin, dans le cadre des festivités de la capitale européenne de la culture, puis elle décide de traverser la ville. Elle prendra un bain dans une fontaine publique, dansera, grimpera à un immeuble près de la gare.


Et vous, vous serez où ?


Je piloterai le châssis.


Où retrouvera-t-on l'araignée après Liverpool ?


Elle partira début avril 2009 à Yokohama au Japon avec une petite soeur, une deuxième araignée prête à envahir la cité. Aujourd'hui, on offre la possibilité à une ville d'adopter une machine comme l'araignée. Ces machines de spectacles sont des sculptures en mouvement. On peut leur donner une troisième vie à plusieurs conditions : qu'elles puissent être accessibles gratuitement au public dans un espace qui s'y prête. L'usage de la machine est ensuite à inventer, il faut un sens au projet, une logique, comme l'éléphant à Nantes qui sert de transport en commun. Il faut que les gens se posent des questions, que les villes s'animent de scènes insolites, que le théâtre se répète dans la rue.


Stéphane Pajot

Presse-Océan

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